Sans-papiers pendant six ans, Majid Bâ raconte son histoire dans La Sardine du cannibale, une bande dessinée publiée en février.
Lorsqu’on lui demande son âge, une hésitation pointe dans ses yeux, car dans son esprit, il a bloqué le compteur à 30 ans. La réponse est évasive… Majid Bâ lance en souriant : « Allez, je n’ai pas d’âge, ou donnez-moi celui que vous voulez, 50, 40 ou 28, comme vous voulez ». Mais rapidement, il précise « Je suis né en 1972 à Kaolack au Sénégal. Mes parents viennent de Guinée Conakry. » Ce quadragénaire vient de publier aux éditions Sarbacane, une bande dessinée adaptée de son roman La Sardine du Cannibale (Arcane 17). La BD a été mise en images par Pierre Fouillet, qui vit également dans le 18e arrondissement.
L’ouvrage narre les six années d’errance du sans-papiers qu’il a été de 2003 à 2009. Années difficiles, pendant lesquelles les peurs accumulées auraient pu démolir qui ne possède pas un mental d’acier. « Les gens vous exploitent, profitent de vous. Pas de papiers, cela veut dire pas de revenus stables, pas de logement stable, pas de travail stable. Tout est au bon vouloir du patron qui vous embauche, qui vous impose des horaires de travail illégaux et qui vous paie quand il veut. »
Janvier 2003, Majid Bâ débarque à l’aéroport en chemisette. Prévoyante, Saly, sa belle-sœur, a pris soin de lui apporter un manteau. Taxi, direction avenue Foch où la jeune femme vit dans un petit studio avec sa fille Aïssatou. Le lendemain, visite de Paris, Arc-de-Triomphe, Tour Eiffel, Galeries Lafayette. Discussion dans un bar avec MC Solaar. Émerveillement…
(Lire la suite dans le numéro de mars 2015)
Illustration : © Pierre Fouillet

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