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mai 2014 / Les gens

Denis Robert, un peintre en colère

par Nadia Djabali

Treize ans après ses scoops sur l’affaire Clearstream, le journaliste écrivain réalisateur exprime sa rage dans ses peintures.

La métaphore se veut sportive, mais également sonnante et trébuchante. Emprunté au basket-ball, le Money time désigne ce court moment en fin de match pendant lequel la fortune choisit son camp, où chaque geste transformera ou non une équipe, un joueur, en roi du pétrole.
Le Money time est également le fil rouge de la prochaine exposition de Denis Robert à la galerie W. Pour sa troisième prestation rue Lepic, l’artiste présentera une centaine de pièces. Des cartons et des toiles, qui pour la plupart témoignent d’une vieille obsession : la domination de la finance. Les opacités et les zones grises des circuits financiers que ce plasticien tente de mettre en lumière.

Mouvement perpétuel

Parmi les œuvres, une installation numérique proposée sous la forme d’une clé USB logée dans un écrin, qui pourra être insérée sur un vidéoprojecteur, une télé ou un ordinateur. « J’ai travaillé avec Olivier Kautz, un ami informaticien, raconte Denis Robert. Nous avons imaginé un petit algorithme qui permet d’incruster sur un tableau noir des groupes de mots. » Parmi les verbes choisis : aime, mange, détruit, prend. « Le verbe aimer est positif mais quand on obtient “Goldman Sachs aime la Grèce”, cela devient un peu compliqué », sourit-il. Un Money time dure trois minutes au basket. L’idée du temps qui file y est centrale. « Lorsque le tableau est complet, l’œuvre implose et sa reconstruction reprend dans un mouvement perpétuel. » La bande-son a été réalisée par Leo Vincent, un jeune musicien de Brooklyn (New York), « un ami de ma fille. Elle vit là-bas, alors j’y vais souvent », confie-t-il...
(Lire la suite dans le numéro de mai 2014)


Photo : © Thierry Nectoux/Œilsocial.com

Dans le même numéro (mai 2014)