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mai 2014 / La Chapelle

Porte d’Aubervilliers : les habitants inventent leur centre social [Article complet]

par Florianne Finet

Dans ce quartier neuf, le collectif d’habitants devra repérer les besoins et définir les services et activités à créer.

e défi est de taille. Créer une vie de quartier et du lien social dans une zone en pleine reconstruction, composée de micro quartiers fortement touchés par le chômage, à cheval sur le 18e et le 19e arrondis­sement. C’est l’objectif poursuivi par la mairie de Paris, qui lançait en 2010 le projet de construction d’un centre social associatif à la porte d’Aubervilliers avec la Fédération des centres sociaux de Paris et la Caisse d’allocations familiales (CAF). D’une surface de 750 m2, il devrait ouvrir au second semestre 2015 au rez-de-chaussée de l’ancien entrepôt MacDonald, à quelques pas du nouveau cinéma UGC et du tramway.

Treize mille habitants

Le site de Paris-Nord-Est s’étend le long du boulevard périphérique entre la porte de la Chapelle et la porte de la Villette. Il regroupe environ 13 000 habitants, dont un nombre élevé de jeunes, de familles monoparentales et d’étran­gers. Il est en plein renouvellement. « L’enjeu est de construire des morceaux de ville en établissant des liens entre les anciens et les nouveaux quartiers : Charles Hermite, Émile Bollaert, Claude Bernard…, explique Hermann Corvé, chef de projet adjoint Paris-Nord-Est à la Mairie de Paris.

C’est un quartier tout neuf, où les habitants ne se connaissent souvent pas et où il n’y a pas de centre. Tout est à créer ! », complète Jean-Pierre Gouail­les, chargé de mission développement à la Fédération des centres sociaux de Paris.
Le terme « associatif » a toute son importance car la participation des habitants constitue la pierre angulaire du projet. « Nous voulons accompagner les habitants dans la mise en place de ce centre social et non pas décider à leur place. Il reviendra au collectif des habitants de repérer les besoins du quartier pour ensuite définir l’objectif du centre et obtenir l’agrément de la CAF et du département de Paris », insiste Hermann Corvé. Un outil parmi d’autres pour redonner aux habitants de quartiers marginalisés un vrai pouvoir d’agir.

Un collectif de dix personnes

Parmi les activités que pourrait proposer le futur centre social, on trouve des permanences juridiques, du soutien scolaire ou encore un soutien à la parentalité. Le collectif d’habitants, qui devrait se transformer en association d’ici à la fin de l’année, se compose d’un noyau dur d’une petite dizaine de personnes, qui se réunit chaque semaine avec les représentants de la Mairie de Paris et de la fédération parisienne des centres sociaux. « Notre rôle est d’aider les habitants à se fédérer pour faire aboutir le projet et ensuite le faire vivre. Nous sommes toujours du côté des habitants, c’est la base du contrat de confiance passé avec eux, met en avant Jean-Pierre Gouailles. Nous organisons par exemple des animations en pied d’immeubles où il y a toujours quelque chose à boire ou à manger. Cela permet aux gens de se rencontrer et de leur parler du projet ».

Cette co-construction citoyenne de la politique de la ville est également engagée dans trois autres quartiers populaires parisiens : dans le 13e, le 17e porte Pouchet et porte Montmartre dans le 18e. Ce dernier centre devrait ouvrir à la rentrée prochaine. Une démarche originale de participation citoyenne qui mériterait sans doute d’être davantage diffusée !

Illustration : © Séverine Bourguignon

Dans le même numéro (mai 2014)