Le Nouveau Ney : voilà une nouvelle adresse dans un lieu totalement refait à neuf pour déjeuner dans un quartier (au 2 boulevard Ney, tout près de la porte d’Aubervilliers) qui en manque terriblement. Ce n’est pas l’initiative d’un entrepreneur, mais celle de l’entreprise à but d’emploi Activ’18 qui, depuis deux ans maintenant, cherche à donner une activité salariée utile socialement à des chômeurs de longue durée dans le quartier Charles Hermite.

Huit salariés dont cinq à temps plein

Espéré avant les Jeux olympiques (voir notre numéro de janvier 2024), ce nouveau né a finalement ouvert ses portes en décembre, d’abord sur un rythme de deux ouvertures le midi par semaine. À partir de ce début d’année, le resto proposera des plats (sur place ou à emporter) du mardi au vendredi. Et nouveauté, il sera ouvert toute la journée, de 9 h 30 à 18 h.

Embauchée depuis trois mois comme coordinatrice de l’alimentation chez Activ’18, Margault Voïta est notamment en charge du Nouveau Ney. « Actuellement le restaurant tourne avec huit salariés dont cinq à temps plein, explique-t-elle. Les salariés interviennent également à la cantine solidaire que nous avons ouverte depuis quelques mois, à la gare des Mines. Ce lieu tout proche nous permet de préparer tous les desserts du restaurant et de répondre à des commandes de traiteurs. » La carte du restaurant propose, outre les entrées et desserts, deux plats principaux dont l’un est végétarien. Ce mercredi 11 décembre, soit le troisième jour d’ouverture, on avait ainsi le choix entre un tiep poulet et un chou-fleur rôti sauce parmesan, pour un prix de 8 € (le menu entrée-plat-dessert est à 12 €).

Retrouver un travail qui nous plaît

Mais attention, le Nouveau Ney est plus qu’un restaurant. « En 2025, nous allons proposer des ateliers ouverts à tous, consacrés aux questions de nutrition ou de gestion des déchets », annonce Margault Voïta. Cette dernière rappelle qu’Activ’18, fort de 48 salariés, intervient déjà dans le quartier Charles Hermite à travers les Éclaireurs qui, à la demande de Paris Habitat, vont au-devant des habitants pour accompagner tous les changements dans le quartier et rendre des menus services. Pour Souad, travailler au Nouveau Ney est un retour aux sources. « J’ai fait partie des onze premiers salariés d’Activ’ 18, raconte cette dame quinquagénaire. Depuis deux ans, j’ai fait différents types d’activités comme la vente de vêtements dans la boutique rue Tristan Tzara ou les services aux personnes âgées. Mais ce que j’attendais, c’était l’ouverture du restaurant. » Malgré la fatigue du service (35 couverts ce midi), Souad a le visage illuminé : « Je suis comme un poisson dans l’eau ici. Je suis dans mon univers. » Son collègue Chastel, lui aussi présent depuis les débuts à Activ’18 après quatre ans de chômage, a fait un long passage par l’activité de nettoyage. Avec le Nouveau Ney, il revient à ses premières amours. « Avant, j’ai travaillé pour des restaurants italiens », raconte-t-il. Il est aux fourneaux et manifestement, ça le rend heureux.
Et puis Souad souligne un autre avantage d’être salariée de ce restaurant de quartier. « On ne travaille plus les week-ends et jours fériés. On a plus de temps pour nos familles. » Retrouver un travail qui nous plaît sans en être esclave… qui dit mieux ?