Les déambulations quotidiennes d’Erik Satie inspirent un spectacle original entre animation et musique.
Au départ il y a une commande de la Maison de la culture d’Amiens également productrice de disques. Johane Myran, patron du Red Star Orchestra, est chargé d’orchestrer certaines œuvres de Satie en vue de lui rendre hommage. Mais il a une autre idée…
Chaque jour, pour se rendre à Arcueil, Erik Satie quittait Montmartre à pied. Johane Myran imagine ce trajet, le découpe en douze étapes. Chacune d’elles correspond à une musique différente. Neuf sont de Satie. Les trois autres (Montmartre, Châtelet, Arcueil) sont des créations du chef d’orchestre. Le tout interprété par un quartet de jazz (claviers, guitare, contrebasse, batterie) et un big band de quinze musiciens. Les cuivres y ont la part belle. Ça scintille, ça éclate.
Une étape, une musique, un film
Une surprise pour le public habitué à entendre Gnossiennes et Gymnopédies jouées délicatement au piano. Un film d’animation accompagne la déambulation du musicien. Les dessins de Grégory Thomas, parfois hyper précis, parfois oniriques, vous rappelleront son travail pour la campagne publicitaire « La petite robe noire », le parfum de Guerlain. à chaque chapitre musical correspond une séquence animée. Un : Satie (qui a les traits du pianiste Arnaud Roulin) s’éveille d’un cauchemar. Il erre dans les escaliers de Montmartre, délirant sous l’emprise de l’opium. Deux : il rêvasse sur l’air de Gymnopédie n°1. Les passants lui semblent hostiles. Trois : illustration de ses tiraillements religieux, il est troublé par la vue d’une église. On entend Ogives 1 et 4, etc.
La Marche du chien noir a été jouée à la Maison de la culture d’Amiens le 28 novembre dernier et au 360, rue Myrha, le 30. D’autres dates sont prévues en 2025 pour découvrir cette œuvre aussi originale que le personnage qui l’a inspirée.
Photo : Fabienne Rappeneau