Le marché de l’Olive a inauguré un circuit de consigne d’emballages plastique. Une grande première à Paris.
Une petite salade à manger sur le pouce ou un couscous à emporter et une fois rentré chez vous, les emballages partent à la poubelle, à peine vidés. C’est ainsi qu’à Paris, sont générées tous les jours quinze tonnes de déchets plastique uniquement pour la vente à emporter. La solution ? Passer à l’emballage consigné, comme le propose le marché de l’Olive depuis un mois.
Le principe est simple, votre salade ou votre couscous vous est servi dans un contenant consignable (en plastique ou en verre) à la place des barquettes jetables à usage unique habituelles.
Payé de 3 à 5 € (suivant la taille) au commerçant, vous le rapportez ensuite au marché (pas besoin de le laver) et le rendez soit à un des commerçants participants soit, encore mieux, à la borne installée par l’entreprise Bibak à l’entrée du marché. La machine lit le QR code de votre contenant et vous rembourse directement sur votre carte bancaire. Le tour est joué en une minute !
Les contenants sont ensuite collectés en vélo-cargo deux à trois fois par semaine par OECO porté par le Groupe économique solidaire (GES) Villette emploi pour être lavés dans leur station de lavage à La Villette, à un petit kilomètre du marché, par des salariés en réinsertion. Autant d’emplois locaux, non-délocalisables, qui s’inscrivent complètement dans l’économie sociale et solidaire.
Et les commerçants ?
Certains n’ont pas encore franchi le pas mais Abder des Saveurs du Sud, « va le faire » et Aissa, qui propose ses délices sénégalais, « y réfléchit ». Pasta, traiteur italien, a choisi les contenants en verre tandis que Dina propose les trois contenants pour ses produits portugais et est heureuse que « ça commence à marcher ». Ali, le traiteur marocain, est très partant et souligne qu’il va « économiser environ 3 000 € par an en boîtes plastique ». Le fromager Au bon fromage n’a pas eu les contenants qu’il souhaitait (malgré la concertation mise en place au préalable) mais « va s’adapter et de toute façon, c’est mieux que zéro ». Et Fabienne, charcutière, une des premières à adopter ce nouveau système et très motivée, le propose systématiquement à sa clientèle. Enfin, le traiteur thaï Bangkok bistronomie souligne que c’est « moins adapté à leur clientèle, plutôt des personnes qui travaillent dans le quartier et qui ont plus de mal à rapporter les contenants » mais participe néanmoins à cette initiative.
Début prometteur pour une expérimentation qui doit durer un an, puisque environ 50 contenants ont été distribués en une semaine suite à l’inauguration du 7 décembre. Alors, pour éviter l’agrandissement du sixième continent, consignons !
Photo : Jean-Claude N’Diaye