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mai 2020 / La vie du 18e

Tiens, on entend le chant des oiseaux !

par Jacky Libaud

Un des mérites du confinement, et de l’arrêt des bruits qui s’est ensuivi, est la redécouverte par de nombreuses personnes de la présence d’oiseaux chanteurs en ville. Cela n’a pourtant rien d’extraordinaire, ces volatiles sont là également en temps normal et comme nous sommes au printemps ils chantent, c’est logique !

Parmi la soixantaine d’oiseaux qui nichent à Paris chaque année (les deux bois compris), moins d’une dizaine possèdent vraiment un chant mélodieux, puisque le rossignol, l’hypolaïs ou l’alouette ne vivent pas, hélas, dans la capitale.

Ces oiseaux sont fêtés chaque année le premier dimanche de mai, lors de la Journée internationale du Chœur de l’aube (Aube Chorus), durant laquelle le public est invité à se lever tôt pour écouter les vocalises de nos amis à plumes.

Le plus facile à repérer est le merle noir, car il est bien réparti dans l’arrondissement, pouvant se contenter de petits jardins qu’il visite à la recherche de vers, d’insectes et de fruits. Chaque soir, il s’installe en hauteur, sur un arbre ou un toit, pour lancer son chant varié et mélodieux. Il cessera à la nuit noire pour reprendre au petit matin avant la levée du jour et même durant la journée quand l’élevage de ses oisillons lui laisse un peu de répit.

Rouges-gorges et traÎne-buissons

Le merle est souvent accompagné vocalement, comme au jardin Saint-Vincent, par sa cousine la grive musicienne (photo ci-dessus), grande chasseuse d’escargots. Son chant consiste en petits motifs flûtés et variés, répétés chacun deux ou trois fois et entrecoupés de courtes pauses, lancé le plus souvent depuis un lieu en hauteur.

Grive et merle sont rejoints par le rouge-gorge, qui intensifie le chant mélancolique qu’il avait commencé à émettre en sourdine dès l’automne. Son plastron orange le trahit lorsqu’il chante dans les buissons. Puis, c’est au tour de l’accenteur mouchet, ou « traîne-buisson », d’émettre sa petite ritournelle depuis un perchoir à mi-hauteur. Très mimétique, on le distingue difficilement des moineaux, notamment dans le square Léon. Son chant est parfois éclipsé par les longues trilles du troglodyte mignon, dont le chant hyper puissant est inversement proportionnel à sa petite taille (14 g). Il est l’hôte des jardins denses et ombragés.

La fauvette et le rouge-queue

Ces chanteurs très précoces en saison retrouvent au mois d’avril deux migrateurs rentrant de leurs quartiers d’hiver méditerranéens : la fauvette à tête noire et le rouge-queue noir. La première lance son chant élaboré depuis les buissons qu’elle affectionne pour installer son nid, ou depuis les arbres dans lesquels elle recherche les insectes qui nourriront sa nichée. Ce printemps, j’ai entendu son chant dans le Bois Dormoy.

Le dernier est le rouge-queue noir qui affectionne les cheminées et les antennes de télévision pour émettre son curieux chant qui intègre au milieu de deux phrases mélodieuses un curieux son de papier froissé ! Il séjourne souvent le long des voies ferrées qui lui rappellent les éboulis de montagne dont il est originaire. Tous ces artistes sont parmi nous, tendons l’oreille ! •

La page Facebook de Frédéric Mahler, de la LPO, présente toute une série de chants d’oiseaux, reproductible en ligne.

Rumeurs de la ville, brouhaha permanent, pollution sonore, soudainement tout s’est arrêté. Le silence a imposé sa loi. C’était sans compter sur quelques indisciplinés.

Ph. : Jacky Libaud

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