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mai 2020 / Consommation

Coopaparis : l’affaire de tous

par Marie-Odile Fargier

Comment organiser la lutte contre le virus dans une boutique gérée collectivement par quelque 400 coopérateurs ?

Simple ? Non vraiment pas. Mais avant même la date fatidique du 17 mars ordonnant le confinement, les premières consignes sont arrivées, à l’initiative de la commission hygiène. Respect des distances dans la boutique (limitation du nombre de personnes présentes simultanément, allongement des heures d’ouverture), désinfection des poignées de portes, interrupteurs, surveillance des stocks de savon liquide et essuie-tout, etc.

Depuis début avril, les mesures sont draconiennes, rappelées en permanence sur la page d’accueil du site, l’outil indispensable pour s’informer, s’inscrire aux différentes tâches, etc.

Rigueur

Nécessité pour tous de porter un masque (on peut acheter cet accessoire à prix coûtant sur place, en tissu bien sûr) ou, à défaut, une écharpe sur le nez et la bouche. Pas plus de trois coopérateurs à la fois dans la boutique en plus de l’équipe de service. Dès l’entrée, rappel des consignes par le bénévole chargé de l’accueil puis direction l’évier pour un savonnage méthodique des mains. Pas d’essuie-mains collectif mais un rouleau de papier. Les tabliers et lingettes sont lavés après chaque service par des volontaires.

Un autre bénévole, mains gantées, sert fromages, laitages et viandes. Pour le reste, chacun se sert mais on ne repose pas un produit que l’on a pris en main. Mêmes précautions à la caisse : chaque coopérateur indique le prix de ses achats, pose et reprend à bout de bras sur la balance ceux à peser, paie par chèque qu’il remplit avec son propre stylo, puis ressort rapidement afin de permettre au coopérateur suivant d’entrer car la file d’attente s’allonge sur le trottoir.

La convivialité en a pris un coup : faire ses courses à la coop, dans cette boutique pas comme les autres où chacun doit s’impliquer et travailler plusieurs fois par an, c’était aussi l’occasion de rencontrer des potes et discuter un peu. Désormais on se sourit, on prend des nouvelles en deux phrases et au revoir.

Des fournisseurs au rendez-vous

Côté fournisseurs, tous ont répondu présent, sauf pour les fromages de Franche-Comté pendant le pic de l’épidémie dans le Grand Est. Un autre est même venu s’ajouter en plein confinement : Coopaparis est devenu un point de dépôt de Poiscaille « le circuit court de la mer », qui livre poissons et crustacés de petits pêcheurs français soucieux de pratiques durables. Alors que beaucoup de mareyeurs ont profité de cette crise pour écraser les prix, Poiscaille a maintenu les siens et redoublé d’efforts pour soutenir ses matelots.

Du coup, à chaque ouverture, la boutique ne désemplit pas, même si, comme partout, les œufs et la farine arrivent au compte-goutte. Et bien sûr, les mêmes règles de sécurité s’appliquent pour les livraisons. Un petit miracle quand on sait que plusieurs dizaines de personnes se succèdent sur les différentes tâches. Alors, comme le furet, les consignes passent de main en main. Pas simples à respecter certes, mais rassurantes pour tous. •

Jean-Claude N’Diaye

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