Une rentrée pas comme les autres pour les sports de contact. Focus sur trois activités qui se déroulent en espace clos, la boxe, le karaté et la gymnastique. Malgré les incertitudes, les trois associations se préparent à la reprise, avec masque obligatoire pour certains.
Masque ou pas masque ? Les 4 m2 autour de chaque sportif sont-ils impératifs ? A quelques jours de la rentrée, bon nombre de responsables de clubs sportifs étaient encore dans l’attente des consignes du ministère des Sports et de leurs fédérations. Le protocole sanitaire destiné aux écoles pour éviter une reprise de l’épidémie pourrait donner quelques indications sur les règles applicables aux enfants et adolescents. En attendant, les associations se débrouillent.
« Si tout va bien, nous devrions rouvrir d’ici la mi-septembre », espère Lorca Mulet, salariée du club de gymnastique L’Ancienne de Paris, implanté au gymnase Ronsard, au pied de la butte Montmartre. La structure compte 230 adhérents, filles et garçons, dont une trentaine d’adultes, qui sont encadrés par quatre monitrices.
« Nous avons la chance d’avoir un grand gymnase – 20 x 30 m –, donc le respect de la distanciation physique ne devrait pas être trop compliqué. Il faudra surtout aménager les entrées et les sorties ». Les groupes devraient être limités à dix athlètes.
En revanche, la fédération de gymnastique déconseille de désinfecter trop souvent le matériel, notamment les barres asymétriques ou parallèles, au risque de l’abimer. Le lavage des mains avant et après chaque passage sera privilégié.
Fini les séances de cardio
Au club de remise en forme Do-In Sport, rue de La Chapelle, autre espace clos ayant une ventilation naturelle limitée, le choix a été fait d’adapter la palette d’activités pour limiter les risques de propagation du virus. Et ce depuis fin juin. Plus de séances très intenses de fitness qui génèrent des essoufflements comme le step ou le tabata. Laurent Thuilliez, président de l’association, compte garder les délimitations de 4 m2 inscrites sur le tatami pour éviter les contacts rapprochés entre adhérents. Et aussi rassurer les sportifs.
Pas d’entrainement d’aikido « à main nue » non plus pour le moment, les armes comme les bâtons étant préférés pour maintenir un minimum de distance. Les cours d’arts martiaux sont limités à une heure, contre une heure trente habituellement. Mais l’incertitude demeure pour les ateliers destinés aux enfants, interrompus depuis le début du confinement (le 16 mars). « L’objectif est de reprendre à partir du 7 septembre, mais nous attendons les consignes de nos fédérations », souligne, prudent, Laurent Thuilliez.
Débat sur le masque
Et pour le port du masque ? « Nous attendons les consignes mais les monitrices devront sans doute le porter », avance Lorca Mulet. Au Do-In de La Chapelle, le morceau de tissu était obligatoire fin août uniquement dans les espaces de circulation. Mais cela pourrait changer si le gouvernement durcit sa doctrine en la matière et choisit de l’imposer à tous les athlètes. Plus radical, le fondateur du club de boxe Franthaïfull (une centaine d’adhérents, de 6 à 70 ans, dont la moitié de filles), Raouf Rezgui, avance : « Le masque sera obligatoire pour les adultes comme pour les enfants. Pendant les premières semaines de la rentrée, on travaillera la gestuelle et la technique en limitant les contacts. Ça permettra de se remettre dans le bain, aucun entrainement n’ayant eu lieu cet été ».
Les séances devraient reprendre tout début septembre au gymnase Bertrand Dauvin, porte de Clignancourt, et au gymnase Ney, porte Montmartre. Et d’assurer : « Oui, on peut boxer et faire de la corde à sauter avec un masque. » « Si la mairie nous impose de nouvelles restrictions, nous essaierons d’organiser des séances à l’extérieur », prévoit Raouf Rezgui. Un moindre mal mais qui nécessitera sans doute de revoir toute l’organisation des entraînements, pour la boxe comme pour d’autres sports d’intérieur.
Photo : Joseph Banderet