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décembre 2015 / Les Gens

Bams, rappeuse singulière

par Danielle Fournier

D’abord athlète et matheuse, elle chante aujourd’hui la diversité et s’implique dans des projets collectifs.

« Parisienne de naissance, Camerounaise de sang et extraterrestre de cœur et de tête », voici Bams avec son collant jaune, ses baskets bleues et sa jupe multi couleurs. Elle n’a pas vraiment l’air d’une extraterrestre, mais bien d’une jeune femme moderne et déterminée qui a choisi délibérément « de se sentir libre, de se donner la liberté de penser », comme elle l’affirme dans une chanson de son quatrième album Dérèglement climatique : « Engagée sur un terrain qui n’est pas fait pour moi, faut qu’j’m’échap­pe. J’ouvre la soupape/ Engluée dans des codes qui ne sont pas à moi, Faut qu’j’me barre­­ Chang’ment d’trajectoire ».
De sa voix douce mais ferme, elle confirme vouloir « secouer les carcans et profiter au mieux de cette vie, pour en goûter toutes les opportunités ». Et alors qu’elle n’a pas encore passé le cap de la quarantaine, elle a déjà eu plusieurs vies. Au départ, elle voulait être pilote de ligne, mais quand elle a appris, encore élève de lycée, que le nombre de pilotes allait drastiquement diminuer (tiens, déjà !) et que la formation allait évoluer avec des critères de recrutement qu’elle ne pourrait satisfaire, elle a choisi une carrière de sportive qu’elle a menée jusqu’au plus haut niveau.

Maths et triple saut

Athlète de triple saut, elle participait en 1992 aux Jeux Olympiques de Barcelone, a été cham­pionne de France et a parfois choisi, pour le cham­pionnat du monde, de concourir pour le Cameroun. Le tout en terminant une licence de mathématiques ! Sans oublier qu’elle a été de l’équipe fondatrice de Respect Mag, le magazine des minorités.
Et bien sûr la musique irrigue toute sa vie. Dans son groupe d’amis d’enfance, elle n’hésite pas, toute jeune, à prendre le papier et le micro et à écrire des textes rock mâtinés de jazz. Le rap ne viendra que plus tard, quand elle a emménagé à Paris et qu’un certain nombre d’artistes, dont Oxmo Puccino ou Booba, vont vraiment être reconnus.
Alors, pourquoi Bams ? « Parce que les Bamilékés (l’ethnie de sa mère, une princesse de l’ouest du Cameroun) s’appellent “ Bams ”. C’est rond, ça rebondit, ça cogne aussi. ».... (Lire la suite dans le numéro de décembre 2015)


Photo : © Christian Adnin

Dans le même numéro (décembre 2015)

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