Nous avons accompagné Maëlle, Lola et Nina, trois volontaires d’Utopia qui viennent en aide aux migrants porte de La Chapelle.
Trente et un janvier. La nuit d’avant, il a neigé. Maële, une jeune volontaire d’Utopia, arrive au rendez-vous, porte de la Chapelle, le téléphone à la main. Très important, le téléphone ! Il contient toutes les informations à jour et classées par thématiques qui pourront être données rapidement, selon les besoins, aux exilés rencontrés lors de cette maraude. Les autres bénévoles sont en route depuis la porte de La Villette dont le « campement » de 115 personnes vient d’être évacué le matin même. Celui de La Chapelle l’a été la veille mais déjà quelques tentes recréent des taches de couleur dans le paysage blanc.
On ne s’attarde pas, direction le boulevard Ney, en face du stade des Fillettes. L’Armée du salut finit la distribution de petits déjeuners et range les tables dans sa camionnette. Salutations réciproques. Quelques exilés qui connaissent Maëlle s’approchent (elle vient porte de la Chapelle cinq fois par semaine). Moussa, un Tchadien, engage la conversation, sur le même thème que tout le monde dans Paris aujourd’hui, exilé ou pas : il fait vraiment froid ! Mais il ne se plaint pas et se dit satisfait de sa tente et de son bon duvet.
Secourir et renseigner
Finalement, il demande si une volontaire peut l’accompagner à l’autre bout de Paris où il a trouvé une formation d’électricien. Il était soudeur, dans son pays, puis en Libye, quand c’était possible d’y vivre correctement, avant d’être jeté en prison en raison de sa nationalité et de prendre la route de l’exil. (Lire la suite dans le numéro de mars 2019)
Photo : Thierry Nectoux