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mars 2019 / Les Gens

De Pigalle à... Pigalle, itinéraire d’un agitateur (de consciences)

par Sandra Mignot

David Dufresne, auteur, réalisateur et expert des nouvelles narrations numériques alerte depuis trois mois quant aux violences policières commises sur les manifestants.

Saisir au vol David Dufresne met toute patience à l’épreuve. Il est un peu l’homme du moment pour qui observe l’actualité, et en particulier les manifestations qui émaillent les week-ends parisiens depuis la mi-novembre. La mèche brune indolente, la voix douce et la cravate de guingois - des pièces vintage achetées en lot à l’époque où il fréquentait les puces de Clignancourt -, mais aussi sa façon de s’exprimer avec les mains, ont réveillé les plateaux télés et - on l’espère - quelques consciences.

Car, depuis le 4 décembre, cet auteur et réalisateur a entrepris de recenser et vérifier toutes les violences policières perpétrées à l’encontre des manifestants et rapportées via le web. « J’ étais effaré devoir toutes ces blessures comparables à des blessures de guerre, mais je pensais que cela allait s’arrêter », explique-t-il. Il a dépassé les 460 alertes sur Twitter, où il interpelle, chaque jour, le ministère de l’Intérieur, images à l’appui, via l’intitulé allo@Place_Beauvau - c’est pour un signalement. Son indignation ne faiblit pas. « Parce que je vois des mutilations, des gens qui perdent un œil ou une main, c’est pour la vie, pas pour deux jours d’ITT. »

Besoin d’aller plus loin

Ce travail intense et rigoureux l’absorbe depuis trois mois. Ce qui n’étonne pas son ami Yannick Bourg, écrivain : « Quand je l’ai connu, il ne dormait quasiment pas. Il a une capacité de travail et de récupération incroyable et il ne se laisse pas démonter ni affaiblir. » Mais un travail qui empiète un peu sur tout, forcément. (...)

Devant la porte du passé

30 ans après, il n’a pas oublié le Pigalle de ses jeunes années parisiennes. Et alors que son éditrice veut lancer une collection sur les lieux disparus de Paris, il lui propose de ressusciter le New Moon. « On avait lancé l’idée comme ça, et puis il a repris sa méthode à lui qui associe collages, photos, textes, enquête de ter- rain et plongée dans les archives, » résume Mireille Paolini. L’enquête le ramène sur la Butte, où il a vécu entre 1994 et 1999. (Lire la suite dans le numéro de mars 2019)

Photo : Astrid di Crollalanza

Dans le même numéro (mars 2019)