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mars 2018 / Les gens

Messieurs Cinéma

par Brigitte Batonnier

La famille Roulleau est aux manettes du Studio 28 depuis 70 ans. Alain et son fils Hubert se démènent pour conserver toute son aura à la salle, sans pour autant la transformer en musée.

La salle des chefs-d’oeuvre et le chef-d’oeuvre des salles ! » disait Jean Cocteau du Studio 28. Le poète fut le parrain de l’historique cinéma qui a ouvert ses portes le 12 février 1928. Il en a dessiné, réalisé et fait installer les deux magnifiques lustres qui nimbent de magie, aujourd’hui encore, ce temple du 7e art. Un cinéma de proximité, le cinéma du village de Montmartre comme l’appellent Alain Roulleau et son fils Hubert qui exploitent la salle de 170 places, une salle mythique mais pas nostalgique.
Alain est tombé tout petit dans la marmite du cinéma. S’il ne se souvient pas de ses premiers pas devant une caméra, il a pourtant été – à l’âge de 6 mois – le bébé des soupes Jacquemaire dans un spot publicitaire. « À l’époque, on disait « une réclame », précise-t-il. Il garde en revanche le souvenir de ses premiers émois de spectateur au Studio 28, notamment lors de la projection du premier James Bond, même s’il avoue son penchant de l’époque pour les westerns programmés… au Ciné Abbesses, disparu en 1965.
Une famille poitevine
Le père d’Alain, Edgard a repris le Studio 28 en 1948. Alain aime en raconter l’histoire : « C’est Jean-Placide Mauclaire, un passionné des premiers films russes et chinois qui a transformé cette ancienne salle de spectacles en cinéma. Mais en 1930 la projection de L’Âge d’Or de Buñuel fait scandale. » La bataille d’opinions est si rude que la salle est vandalisée lors d’une projection, ce qui oblige Mauclaire à vendre. Elle est reprise en 1932 par Édouard Gross, un amateur de cinéma américain et notamment des premiers Marx Brothers. (Lire la suite dans le numéro de février 2018)


Photo : © Thierry Nectoux

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