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avril 2014 / Les gens

Anzoumane Sissoko, la voix des sans voix

par Edith Canestrier

Loin du Mali, Anzoumane Sissoko a transformé son exil en combat : pour les sans-papiers, les sans voix, les sans rien. Portrait d’un leader.

Il parle bien, il est convaincant, Anzou­mane Sissoko n’a pas son pareil pour haranguer les foules. Son éternel combat : la lutte des sans papiers, dont il est encore le porte-parole, même s’il a été régularisé en 2006. Son dernier combat : le droit de vote des étrangers extracommunautaires aux élections municipales. Il est donc devenu la tête de liste des « sans voix » dans le 18e arrondissement. La liste, soutenue par le Nou­veau parti anticapitaliste (NPA), a été invalidée, mais qu’importe. Ce fut l’occasion de rappeler ce que la gauche promet depuis trente ans et qu’elle met aux oubliettes dès qu’elle est au pouvoir : « C’était encore l’engagement n° 50 du candidat Hollande à la présidentielle », précise Anzoumane. En public et en privé, la tête de liste ne décolère pas : « Je suis en France depuis vingt et un an, je travaille, je paie des impôts, mes enfants vont à l’école ici. J’ai des papiers. Et je ne peux voter ni ici ni au Mali où je ne réside pas. »
On est presque surpris, quand on le rencontre, de se retrouver face à un petit homme, menu, presque fragile dont le visage et la voix ne sont que douceur. Mais à l’écouter on se dit que cet homme-là est en perpétuel exil : « J’ai grandi en dehors de ma famille et ça a été une souffrance », note sobrement Anzoumane.... (Lire la suite dans le numéro d’avril 2014)


Photo : © Bruno Lemesle

Dans le même numéro (avril 2014)

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octobre 2024