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avril 2014 / La vie du 18e

Santé mentale : se soigner dans le 18e [Article complet]

par Brigitte Batonnier

Information et santé mentale : tel était le thème des 25e Semaines d’information sur la santé mentale qui se sont déroulées du 10 au 23 mars dernier dans le 18e.

Pour offrir à chacun une information de qualité sur la santé mentale et les troubles psychiques, les Ateliers Santé Ville du 18e ont organisé un parcours urbain à la découverte des différentes structures de soin de l’arrondissement.
Ce parcours démarre par l’Espace Public de Santé (EPS) Maison Blan­che 18e construit dans l’enceinte de l’Hôpital Bichat. La sectorisation a en effet permis de désenclaver les hôpitaux psychiatriques où les patients étaient relégués loin de chez eux. Un découpage géographique permet de mettre en rapport une population de 70 000 personnes avec une équipe pluridisciplinaire de soins. Notre arrondissement compte donc trois secteurs (les 22e, 23e et 24e). Le fait d’être désormais à vingt minutes du domicile du patient permet de privilégier les soins ambulatoires.

Tout prendre en compte

Deuxième avancée : l’hôpital n’est plus seul et s’appuie sur un nombre important de structures de soins environnantes. Notamment le Centre Médico-psychologique (CMP), le Centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP) et l’hôpital de jour situés 8, rue Jean Dollfus. « Cinq étages, mais une seule équipe, précise le Dr Archam­bault, psychiatre. Tous les patients qui fréquentent nos lieux sont connus de l’ensemble des psychiatres, psychologues, infirmiers, assistantes sociales, secrétaires qui forment l’équipe. » Pour le médecin et ses col­­lègues, seule la prise en charge globale des aspects psychique, somatique et social d’un patient permet de soigner. D’où la nécessité de nombreuses réunions et concertations des équipes soignantes, même si elles sont chronophages. Dans un CMP, on assure un suivi des soins et des personnes. On s’enquiert de celles qui resteraient quelque temps sans venir car il faut éviter la réhospitalisation d’urgence. Dans un CATTP, les patients viennent sur prescription médicale participer à des activités thérapeutiques, comme la bibliothèque, des ateliers théâtre, des sorties, des mets préparés ensemble ; cela permet de fidéliser les patients.
Au 5 rue du Marché Ordener, la pension de famille Primavera « est un lieu de vie dans la ville » explique Audrey Thulliez, assistante sociale qui accompagne, avec Malika Mizari, maîtresse de maison, les vingt-quatre résidents. Un lieu pour rompre l’isolement, pour apprendre – ou réapprendre – l’autonomie. Chaque résident a sa chambre qu’il habite comme il l’entend, en respectant toutefois les règles auxquelles il a adhéré en arrivant. Outre les chambres, chaque étage de l’immeuble comporte des lieux communs : kitchenettes, douches, buanderie… La courette de l’immeuble est décorée d’une magnifique fresque, œuvre commune. Primavera a ouvert ses portes en 2005 sous l’égide de l’association Aurore, dont l’objet est la réinsertion de personnes en situation d’exclusion. L’EPS Maison Blanche participe à ce projet et quinze places de résidents sont réservées à des suivis de soins de l’établissement public. « C’est un confort, nécessaire pour les personnes, de se dire je peux partir, mais je peux aussi rester », conclut Madame Thulliez. « Le revers de la médaille : sur cinq demandes nous ne pouvons en satisfaire qu’une. »
Le Foyer Post Cure (FPC) du 28 rue de la Chapelle accueille depuis 1986 des personnes qui, au sortir d’une phase aiguë ayant nécessité une hospitalisation, ne peuvent rester seules. C’est un lieu de poursuite des soins dans lequel le patient redevient acteur de son projet thérapeutique. C’est aussi un lieu de partage. On peut par exemple participer à la confection du déjeuner hebdomadaire, ou pas. De même du tournoi de pétanque mené avec d’autres structures de santé du 18e qui a vu le FCP La Chapelle triompher.

Accompagner

« Nouvel outil de la boîte à outils de soins » comme aime à le dire une de ses responsables, Johanne Le Roch, le SAMSAH, le Service d’accompagnement médico-social pour adultes en situation de handicap psychique. Ce service accompagne depuis fin 2010, le plus souvent au domicile de la personne. Chaque personne a trois référents de l’équi­pe ; cela permet de garder un regard neuf sur elle. Une structure novatrice qui ne se substitue pas à d’autres, mais leur est complémentaire.
Dernière étape de ce parcours urbain, la Maison d’accueil spé­cialisée (MAS) du Dr Arnaud au 52 rue Riquet. C’est la première M.A.S parisienne destinée à recevoir uniquement des personnes en souffrance psychique, sans limitation dans le temps. Quatre-vingts salariés accompagnent les cinquante-quatre résidents. Dans ce grand bâtiment de L’œuvre Falret, chaque étage héberge dix-huit personnes. Elles disposent aussi d’une belle salle d’activités, de lieux d’accueil et d’échanges et d’un patio. Ouvrir la Maison sur la cité et créer le désir d’agir chez les résidents, tel est l’objectif premier des éducateurs. Toujours dans le souci de proximité et de continuité des soins.

Photo : D.R.

Dans le même numéro (avril 2014)

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octobre 2024