Depuis plusieurs années, celles et ceux qui côtoient la rue Neuve-de-la-Chardonnière avaient l’habitude de la voir changer de couleur et de ton.
Mais lundi 18 décembre, au petit matin, la sculpture de Donald Trump, grimé en animal à quatre pattes obèse, était à terre, explosée en plusieurs morceaux. Il ne restait plus que son petit chariot d’attelage, fixé au poteau d’un panneau de signalisation. Est-ce l’œuvre d’un fan inconditionnel de l’ex-président américain, inculpé dans quatre affaires judiciaires, celle d’un passant un peu trop alcoolisé ou celle de l’artiste lui-même ? Après avoir tenté de joindre ce dernier et questionné le quartier, impossible de savoir pour l’heure ce qui est arrivé à cette statue grandeur nature. Créée par le sculpteur d’origine hongroise Adesigne, installé à Paris depuis plus de dix ans, qui en a réalisé une multitude de tailles différentes, l’œuvre date, semble-t-il, de 2018, quelques années avant son installation rue Neuve-de-la-Chardonnière. Son nom ? « Donald Trumpé », en référence au verbe « trumper », qui a pénétré le langage commun en 2016, quand le futur successeur de Barack Obama s’est lancé dans la course à la Maison-Blanche. Un verbe employé pour désigner une action ostracisant un individu ou un groupe d’individus selon le schéma de pensée de Trump.
Ce verbe, le sculpteur Adesigne l’avait détourné et s’en était servi afin que le milliardaire américain se retrouve lui-même trumpé. Voilà ce qui s’est peut-être tout simplement passé pour que ladite statue se retrouve explosée.