Dix ans après les premières réflexions sur la création d’une Maison des médias libres à Paris, le projet va se concrétiser et s’implanter au 70 boulevard Barbès. Dans un bâtiment de 4 238 m2 construit à l’origine pour accueillir la section de quartier de la Compagnie parisienne de distribution d’électricité. À l’intérieur, seront aménagés trois étages de bureaux en open spaces, un sous-sol de studios de radio et de télévision et un rez-de-chaussée ouvert au public avec un café-librairie, des espaces de réunion, de conférence et de coworking.
Accompagné par « le millionnaire de gauche » Olivier Legrain, qui a fait fortune dans l’industrie, un collectif de médias indépendants avait vu sa candidature rejetée en 2018. Ils visaient, dans le cadre de l’appel à projet « Réinventer Paris 2 », l’occupation d’un ancien poste de transformation électrique situé boulevard Charonne (11e).
À l’époque, la coalition comptait plus de 80 structures et médias partenaires comme Mediapart, Blast, Basta !, Les Jours, SoPress, Politis, Reporterre, Street Press ou encore Alternatives économiques, La Revue dessinée et Le Monde diplomatique. L’objectif était alors de créer « un lieu public de rencontre et d’échange, d’exposition et de formation autour du journalisme, et un lieu professionnel proposant des locaux à des médias unis par la défense de l’indépendance et de la liberté de l’information ».
Vivre et enquêter ensemble
Le projet aurait pu donc ne jamais voir le jour. Mais le 25 juin 2024, le Conseil de Paris a voté, à l’unanimité, la vente du bâtiment du 70 boulevard Barbès à un collectif composé d’Olivier Legrain et de la foncière Bellevilles qui réhabilite d’anciens logements, commerces ou espaces d’activités afin d’y développer des projets en lien avec l’économie sociale et solidaire.
Si certains médias comme Mediapart ne font plus partie aujourd’hui de l’aventure, cette dernière a toujours la même visée : renforcer l’écosystème des médias indépendants porteurs de valeurs de pluralisme. « Je n’ai pas les moyens d’acheter des médias, et je n’ai pas du tout envie de faire ça, confiait Olivier Legrain au micro de France Inter fin mars. J’ai envie que ces gens-là, qui sont des petits médias, aient des conditions d’accueil, puissent vivre et faire des enquêtes ensemble et porter une sorte de contre-pouvoir ».
L’homme d’affaires français, qui se définit comme « un pauvre petit millionnaire qui met une grande partie de son patrimoine dans un projet », a révélé que le permis de construire venait d’être déposé. Par conséquent, les travaux devraient bientôt pouvoir commencer boulevard Barbès, pour une livraison prévue en octobre 2026. Toutefois, Olivier Legrain a laissé entendre sur les ondes que la Maison des médias libres pourrait ne voir le jour qu’en 2027.
Pour l’heure, difficile donc de savoir la date exacte d’ouverture de cette maison inédite ou l’identité des médias qui l’occuperont. D’autant que nous ne sommes pas encore parvenus à nous entretenir avec une des coordinatrices du projet. Mais promis, on en reparle très bientôt.

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