Journal d’informations locales

Le 18e du mois

Abonnement

FacebookTwitter

novembre 2021 / Clignancourt

Bibliothèque Robert Sabatier rouvre enfin ses portes

par Monique Loubeski

Cette fois c’est la bonne. Le 5 octobre dernier le rideau s’est levé sur un immeuble entièrement rénové. Un outil conçu pour répondre aux besoins des habitants d’aujourd’hui. Visite guidée, étage par étage, de cette bibliothèque new look.

Le grand bâtiment de la rue Hermel gardait ses portes closes depuis septembre 2018. La réouverture, annoncée maintes fois, était sans cesse différée. C’est oublié. Dès le seuil franchi le changement saute aux yeux . Deux vastes fenêtres, percées côté rue Duc, laissent entrer la lumière. Les étagères trop serrées qui mangeaient l’espace ont disparu. Un coin tranquille est destiné aux lecteurs de journaux et d’ouvrages pratiques rassemblés ici. Une salle rendue modulable par une cloison coulissante accueillera les rencontres et les animations. On pourra aussi y travailler ou jouer. Des jeux de société sont en accès libre. Le bureau d’accueil a été imaginé et réalisé par des élèves d’un lycée professionnel d’Asnières. La maquette en contreplaqué sera bientôt remplacée par un meuble définitif en frêne.

Le premier étage est principalement consacré à la bande dessinée. On y trouvera aussi un pôle nature-environnement et un « fab lab » : une salle équipée d’une imprimante 3D, d’une découpeuse de vinyle et d’une machine à coudre servira d’abord à des ateliers organisés par les bibliothécaires, avant de s’ouvrir aux projets des habitants. L’étage donne sur une terrasse. Son aménagement est prévu pour le printemps 2022. On s’y adonnera au jardinage ou au farniente.

Le royaume des tout-petits

Le deuxième étage est le royaume des tout-petits. L’ensemble du mobilier leur est accessible. Un banc jonché de coussins court tout autour de la salle. Un coin douillet recevra les bébés des crèches venus découvrir la bibliothèque. A ce niveau a été également aménagée une salle réservée à l’aide aux devoirs.

Le troisième étage est le plus sérieux, le plus artiste, le plus philosophique. C’est ici que l’on dénichera le livre d’histoire, l’ouvrage scientifique sur les inventions ou l’astronomie, la biographie d’un peintre ou l’essai sur un courant de pensée. Le lieu de rendez-vous des lycéens, des étudiants, de tous les esprits curieux. En plus des livres, 12 000 CD et 14 000 DVD attendent d’être empruntés.

Les plus dépaysés seront sans doute les amateurs de romans, jadis habitués à trouver de quoi assouvir leur fringale de lecture au rez de chaussée. La fiction a grimpé quatre étages pour s’installer dans un local moins bruyant et plus spacieux. Tout est là : les romans pour les adultes et les adolescents, les polars, la science-fiction, les romans en gros caractères, les livres audio. A noter que les ouvrages pour les jeunes à partir de dix ans ne sont plus séparés de ceux destinés aux adultes. Seul un logo sur la tranche (un livre entrouvert qui tire la langue) les distingue. L’ordre des ouvrages est également bouleversé. Adieu le fameux classement Dewey ! Les livres sont regroupés par thèmes, identifiés par un code couleur. Une organisation calquée sur celle des librairies.

Le cahier des charges a pris en compte de nouveaux besoins. L’immeuble est isolé thermiquement. Il pourra être rafraîchi en cas de fortes chaleurs. Tous les espaces sont accessibles aux personnes à mobilité réduite, grâce notamment à de vastes ascenseurs. Les horaires d’ouverture ont été étendus.

La bibliothèque Robert Sabatier sort d’un long sommeil. Elle dispose aujourd’hui de tous les atouts pour jouer un rôle majeur dans la vie éducative et culturelle de l’arrondissement. •

Photo : Jean-Claude N’Diaye

Dans le même numéro (novembre 2021)

  • Le dossier du mois

    Alimentation : les nouveaux marchés

    Dominique Boutel, Sandra Mignot, Stéphane Bardinet
    Avec la crise sanitaire, les Parisiens ont beaucoup plus mangé chez eux, et cela se traduit… dans les vitrines de nos quartiers. La moitié ouest de l’arrondissement a vu se multiplier les points de vente alimentaires, notamment de fruits et légumes, misant toujours plus sur l’argument de la qualité, voire de la vertu.
  • Actu

    Main basse sur la Butte ?

    Erwan Jourand
    Un groupe de promoteurs promet monts et merveilles aux futurs acheteurs des appartements qu’ils rénovent dans trois immeubles de Montmartre. Mais derrière la façade glamour se cachent des agissements qualifiés par un élu parisien de « pratiques de cow-boy ».
  • La vie du 18e

    Attention piétons ! Ça roule dans tous les sens [Article complet]

    Florianne Finet
    Depuis l’explosion de la pratique du vélo dans la capitale il y a deux ans, les conflits se multiplient entre piétons et cyclistes. Ces derniers étant accusés de prendre la place des premiers sur les trottoirs ou d’ignorer délibérément le Code de la route.
  • La vie du 18e

    Du local sur les étals

    Sandra Mignot
    Avec la crise sanitaire, les Parisiens ont beaucoup plus mangé chez eux, et cela se traduit… dans les vitrines de nos quartiers. La moitié ouest de l’arrondissement a vu se multiplier les points de vente alimentaires, notamment de fruits et légumes, misant toujours plus sur l’argument de la qualité, voire de la vertu.
  • La vie du 18e

    Une épicerie de quartier rue des martyrs

    Dominique Boutel
    Il y a un peu plus de six mois, un « pop up store » à la vie assez courte, a cédé la place à une « épicerie » comme il en pousse dans le quartier depuis le confinement.
  • La vie du 18e

    Moissons Solidaires : donner, c’est mangé

    Stéphane Bardinet
    Une association, active depuis 2013 sur Paris et en Ile-de-France récupère sur les marchés de plein air les invendus et les distribue après la fermeture des stands. Une initiative inspirée d’une idée lilloise.
  • Montmartre

    La ligne enchantée

    Sandra Mignot
    Toutes les lignes de bus ne se ressemblent pas. Nous avons embarqué à bord de l’ex Montmartrobus, avec Thomas l’un de ses chauffeurs, lui-même habitant de Montmartre.
  • Histoire

    Pigalle : musiciens à la criée

    Ivan Amar
    Pendant plus de trente ans, place Pigalle, s'est tenu tous les mardis un marché, officieux mais toléré, la Bourse aux musiciens. Sortis de nulle part, des intermédiaires douteux mais aux informations fiables venaient proposer aux artistes de jouer dans le milieu de la variété, émanation du music-hall.
  • Les Gens

    Le théâtre pour faire tomber les barrières

    Samuel Cincinnatus
    Comédienne, auteure, metteuse en scène, Sylvie Haggaï est une militante du théâtre qui transporte son art vers des lieux inattendus.
  • Culture

    Ricardo Suanes, architecte et artiste engagé

    Cornélie Paul
    Alors que la session automnale du festival Traverses est annoncée, rencontre avec son fondateur, profondément ancré dans l'arrondissement.