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juin 2016 / Montmartre

Un siècle et demi de cabaret au lapin agile

par Danielle Fournier

Tout le monde connaît Le Lapin agile, mais que se passe-t-il derrière la porte en verre découpé et les volets verts ?

Depuis 150 ans c’est un cabaret et, même si ça semble incroyable, il est resté tel qu’il était il y a des décennies, lors-qu’André Gill en a dessiné la nouvelle enseigne, un lapin qui saute d’une casserole : à Gill ou agile ? Comme on voudra ! Il était venu remplacer le Cabaret des assassins en 1869 et c’est le « seul cabaret artistique qui a réussi à subsister » et qui perpétue la tradition… parce que « c’est une affaire familiale ». Ici, pas de management ni de chichi. L’actuel propriétaire, Yves Mathieu, qui a dépassé les 80 ans, accueille chaleureusement les invités, son foulard rouge noué autour du cou. Il les installe dans la salle à manger aux murs noircis et chargés de souvenirs avant de mener tambour battant trois heures de spectacle, ou plutôt de veillée. Sa mère, Yvonne Darle, y chantait depuis 1938. Elle y a rencontré Paulo, le fils de Frédé, le patron, avant de se marier avec lui. C’est Frédé, Frédéric Gérard, qui a lancé le cabaret et en assure la gestion lorsque le bâtiment, promis à la démolition en 1913, est racheté par Aristide Bruant… qui le revendra au fils de Frédé.

De las vegas à Montmartre

Au début du XXe siècle, à la grande époque de la bohème, se retrouvaient dans ces petites salles sombres et surchargées de tableaux, sculptures et dessins aussi bien des écrivains, comme Apol - linaire, que des peintres, comme Picasso qui y a peint un Arlequin, ou encore les clients plus ou moins recommandables qui habitaient encore le maquis. Bientôt, Dorgelès, Mac Orlan, Gaston Couté et tant d’autres fréquenteront les lieux. On a l’impression qu’ils ne sont pas loin, tant la sensation de remonter le temps est grande quand on entre dans la salle.... (Lire la suite dans le numéro de juin 2016)


Photo : © Christian Adnin

Dans le même numéro (juin 2016)