La rue Ravignan demande du souffle et des mollets : c’est une des grimpettes les plus raides de la capitale. Le cheval de Napoléon, dit-on, a déclaré forfait, le jour où son maître venait visiter le télégraphe de Chappe, installé sur l’église Saint-Pierre.
Et l’empereur a dû finir l’ascension de la Butte à pied. Heureusement, comme le cheval de Napoléon, on peut s’arrêter à mi-parcours pour souffler, là où la rue s’évase un peu pour former une placette, très pentue, elle aussi — mais il y a des bancs sous les marronniers. C’est, depuis 1911, la place Émile-Goudeau, ainsi nommée en hommage au poète fondateur du Club des Hydropathes. Nous nageons ici dans l’oxymore malicieux : un nommé « Goût d’eau » qui préside un club de gens que l’eau rend malades ! En fait, nous sommes en plein dans le sujet, nous sommes arrivés au but. Car là, sur la gauche, au ras du trottoir, au numéro 13 de la rue, il y a une façade blanche, plate, sans fioritures, trouée de deux portes peintes en vert. C’est là. C’est le (...)