Journal d’informations locales

Le 18e du mois

Abonnement

FacebookTwitter

octobre 2022 / Grandes Carrières

Colère chez Monoprix

par Sandra Mignot

Les salariés sur le point de craquer.

Deux heures de débrayage le samedi 17 septembre, c’est le moyen qu’ont trouvé les employés du Monoprix Ordener pour manifester leur ras-le-bol à l’égard de leurs conditions de travail. En dix-huit mois, l’effectif du magasin est passé de 104 à 64 salariés. Et cela se voit : dans le commerce presque toutes les caisses tapis ont été remplacées par des caisses automatiques (celles où c’est le client qui fait le travail). « Au service caisse, le chef de caisse est quasi quotidiennement obligé d’assurer seul ce poste », écrivent-ils dans un communiqué qui accompagnait leur action. « Résultat : les clients abandonnent leurs achats, la démarque (ndlr : le vol) explose. (…) Et des collègues en situation de fragilité, atteints de maladie chronique doivent assurer le travail de deux personnes. » D’où une conclusion : « La direction fait délibérément le choix de mettre en danger notre santé, notre sécurité et l’avenir du magasin et de nos emplois », poursuivent-ils.

Un constat affligeant, qui se reproduit dans d’autres magasins Monoprix et ailleurs dans le groupe Casino. « Mais pas à la même échelle » observe Rémi Frey, secrétaire général adjoint de l’Union syndicale du commerce CGT à Paris. « Là où il y a une présence syndicale et une mobilisation, en règle générale, il y a une direction plus vigilante sur les conditions de travail. »Or, des projets de mise en franchise des magasins du groupe seraient déjà dans les tuyaux. « Dans des franchises, et surtout là où les effectifs seront les plus réduits, les accords d’entreprise pourront être remis en question et les équipes perdront beaucoup de leur faculté de négociation. » A l’issue du mouvement, les grévistes ont été reçus par la direction du magasin. En vain pour le moment.•

Dans le même numéro (octobre 2022)

  • Le dossier du mois

    Jardin d’Éole, à la rencontre du monde

    Orlane Paget, Sandra Mignot
    Les Jardins d’Eole, dès leur ouverture, ont attiré de multiples activités de loisir. Si de nombreuses animations y sont organisées par la Mairie et les associations, différentes communautés ont su s’approprier les lieux et les équipements mis à disposition. Une mixité à l’image du nord-est parisien.
  • La vie du 18e

    Territoire zéro chômeur, ça démarre !

    Noël Bouttier
    Inspiré d’une initiative d’ATD Quart monde – affecter l’ensemble des coûts du chômage au financement de l’emploi –, le dossier La Chapelle Nord a été accepté. Reste à lancer Activ’18, le nom donné à l’entreprise à but d’emploi. Des chômeurs sont partants.
  • La vie du 18e

    Cantines : bientôt des repas qui donnent envie

    Florianne Finet
    D’ici 2024, date de la fin du contrat avec le prestataire Sogeres, les repas proposés aux écoliers du 18e seront fabriqués dans l’arrondissement et servis le même jour.
  • Saint-Ouen - Clignancourt

    DÉ-LIVREZ LA RUE JEAN DOLLFUS ! [Article complet]

    Sandra Mignot
    Des riverains se mobilisent face à un projet immobilier incluant l’installation d’une plateforme logistique dans leur rue.
  • Grandes Carrières

    Bureaux de Poste : on ferme !

    Dominique Andreani
    Grosse surprise au retour des vacances pour les habitants des Grandes Carrières : le bureau de poste Vauvenargues va fermer. L’information a fuité et s’est vite répandue, grâce à une pétition citoyenne.
  • Histoire

    LA VIGNE, TOUTE UNE HISTOIRE...

    Danielle Fournier, Jacky Libaud, Noël Monier
    Initiée à l’époque romaine, la culture du vin prend des allures d’exploitation agricole sous le long règne des abbesses. Dès le XVIe siècle et surtout au XVIIIe, les taxes qui frappent les marchandises font de la Butte un refuge pour les Parisiens et le bonheur des cabaretiers. A l’entre-deux-guerres, des artistes sauvent un dernier pan de vigne.
  • Les Gens

    Un baroudeur posé à Montmartre

    Erwan Jourand
    Depuis quarante ans, amoureux de Montmartre et habitant de Pigalle, Guy Sitbon a été de toutes les aventures de presse. D'abord correcteur, il sera correspondant, directeur commercial et surtout reporter, sans oublier un détour par la presse érotique.

n° 329

septembre 2024