Elle porte le nom du quartier où habitent ses trois fondateurs. Le premier ouvrage, Steak machine, est sorti en librairie le 2 février.
Les jeunes créateurs des éditions Goutte d’Or ont suivi des parcours variés et très complémentaires, bien adaptés pour monter un tel projet. Clara Tellier Savary est chef d’édition à Courrier international. Geoffrey Le Guilcher, journaliste indépendant, a travaillé aux lnrockuptibles et collabore à Mediapart, Le Canard enchaîné, Streetpress, Les Jours et la revue XXI. Johann Zarca est écrivain ; repéré grâce à son blog Le Mec de l’Underground, il a publié son premier roman en 2013. Tous les trois aiment « se laisser traverser par les univers qu’ils traversent ».
Machine à broyer
Cette maison d’édition annonce deux collections : l’une de reportage, l’autre de fiction. La première emprunte ses codes à la narrative non fiction anglo-saxonne, à la littérature du réel. C’est du journalisme immersif. La seconde collection sera consacrée à des ouvrages empruntant au réel des univers existants et racontant des histoires aux personnages inventés dont la ressemblance avec des personnes ayant existé est purement fortuite.
Avant d’entamer la lecture de Steak machine, le premier ouvrage paru le 2 février, écrit par Geoffrey Le Guilcher, on a en mémoire les vidéos de L214 : cette association spécialisée dans l’introduction de caméras cachées dans les abattoirs. Là, il est question « de ces hommes en combinaison tâchée de sang qui pendent les bêtes à des crochets ». C’est un livre social. Pour mener son enquête dans ce monde clos des abattoirs, Geoffrey s’est fait embaucher pendant cinq semaines. Il raconte la souffrance physique et psychologique, la précarité, les cadences.
On a hâte de découvrir les prochaines perles de ces nouveaux éditeurs. Un second ouvrage doit paraître en juin : On ne naît pas grosse, de Gabrielle Deydier. Le troisième est prévu pour septembre : Paname Underground, sous la plume de Johann Zarca.
La communication de cette maison d’édition s’annonce originale, avec des actions de type affichage sauvage avec des blouses blanches et des masques d’animaux, des vidéos teasers diffusées sur les réseaux sociaux, des happenings, « pour faire vivre nos bouquins, avant, pendant, et après. »
Photo : Thierry Nectoux
Article initialement paru en février 2017