Journal d’informations locales

Le 18e du mois

Abonnement

FacebookTwitter

janvier 2020 / La vie du 18e

Des canards au jardin d’Éole

par Jacky Libaud

À l’origine plutôt farouche et campagnard, le colvert s’est acclimaté. Dans notre arrondissement, peu riche en plans d’eau, on l’observe dans le jardin d’Éole où il niche depuis quelques années.

Monsieur un peu « tape à l’œil », Madame plutôt discrète, scenario assez courant chez les animaux si l’on songe au lion et au coq ! La règle fonctionne aussi chez le canard colvert. Le mâle est très coloré : tête et cou verts, collier blanc, poitrine violacée, corps gris et noir, « miroir » bleu, pieds orange, bec jaune et « frisettes » sur certaines plumes de la queue, alors que la femelle est uniformément brune tachetée de nuances de noir et blanc. Assurant seule l’incubation de sa couvée,elle passe inaperçue aux yeux des prédateurs grâce à son plumage, le nid étant le plus souvent installé au sol.

Mère courage

L’hiver est la saison des amours. De nombreux mâles tentent de séduire une femelle avec force cancanements, courbettes, poursuites et bagarres. Les accouplements sub-aquatiques ont souvent lieu sans le consentement des intéressées mais, une fois en couple, Monsieur défendra Madame contre tout intrus.

Les pontes, 8 à 12 œufs en général, se font très tôt, surtout à Paris. On aperçoit des canetons dès le mois de février et des nichées peuvent être enregistrées jusqu’au mois de juillet. La cane a fort à faire pour défendre ses petits contre les chats, rats, corneilles, goélands ou hérons et la mortalité infantile est importante. Les canetons ne voleront qu’au bout de deux mois et, pour certaines canes nichant loin de l’eau, le chemin vers l’élément liquide se révèle fort périlleux, avec traversées de routes et autres terrains découverts.

Une fois dans l’eau, les canards barbotent pour trouver leur nourriture en suspension et basculent parfois tête en bas pour fouiller la vase.

Les oiseaux dorment beaucoup (d’un œil) le jour et se déplacent souvent en groupe au crépuscule pour rejoindre leurs lieux de gagnage. Entendre le sifflement de leur vol dans la pénombre, avant de les voir « amerrir » sur un bassin avec force éclaboussures est toujours fascinant.

Il est nterdit de les nourrir

En été, c’est la mue. Les oiseaux revêtent leur « plumage d’éclipse », les mâles ne se distinguent alors plus des femelles. À l’automne, puis en hiver, ils débarquent à Paris en provenance des pays du Nord et de l’Est. Et passent parmi nous...

Photo : Jean-Claude N’Diaye

Dans le même numéro (janvier 2020)

  • Le dossier du mois

    Des citoyens en action pour le climat

    Lucie Créchet
    À la demande d’Emmanuel Macron, 150 citoyens ont été tirés au sort pour réfléchir ensemble à des solutions contre le réchauffement climatique. Marie-Hélène, une habitante du 18e, est l’une d’entre eux.
  • La vie du 18e

    Une promenade urbaine pas si tranquille

    Sylvie Chatelin
    Le réaménagement du vaste espace qui court sous le métro aérien entre les stations Barbès-Rochechouart et Stalingrad est très attendu. Le projet avance malgré une concertation difficile et la multiplicité des transformations imaginées sur cette zone.
  • La Chapelle

    Un salon de coiffure repris par ses salariées

    Annie Katz
    Accompagnée tout au long de sa (re)création, une petite entreprise ancrée dans un quartier en mouvement poursuit son activité, emmenée par une équipe de choc et soutenue par sa fidèle clientèle.
  • Montmartre

    Allo, Montmartre 20 87 ?

    Dominique Boutel
    C’est l’histoire d’un taxiphone, ou plutôt l’histoire d’une époque où téléphones portables ou fixes n’existaient pas encore. Cela se passe au café Au rêve, rue Caulaincourt et cela raconte l’histoire d’un quartier et de ses habitants.
  • Histoire

    Les bons comptes du Panier fleuri

    Janine Mossuz-Lavau
    Quand notre arrondissement pouvait compter (sur ?) ses maisons de tolérance, en règle, archives à l’appui.
  • Culture

    Le 360, la jeunesse du futur [Article complet]

    Dominique Boutel
    Le public va enfin découvrir le 360 Paris Music Factory, nouveau lieu consacré aux musiques transculturelles. Rencontre avec son fondateur, Saïd Assadi, qui entend proposer une nouvelle approche de la culture.
  • Les Gens

    Frédéric Bardeau : de la communication au numérique inclusif

    Sophie Roux
    Il habite le 18e depuis vingt ans : Château rouge, Lamarck-Caulaincourt, rue Nicolet, rue d’Oran et maintenant rue Simplon. Le fondateur de l’école du numérique de Montreuil, Simplon.co, est un entrepreneur idéaliste et social !