Alors que la colocation est en vigueur chez les étudiants des pays anglo-saxons depuis près d’un demi-siècle, elle n’est entrée dans les mœurs des Français que progressivement. D’abord avec le même type de population que chez nos voisins : des jeunes, souvent des garçons, qui font leurs études loin du domicile familial et se retrouvent dans une grande ville où les loyers sont élevés. Aujourd’hui, à Paris, elle représenterait 10 % des nouvelles locations.
Les débuts n’ont pas toujours été simples et la méfiance était souvent au rendez-vous, de la part des propriétaires comme des autres habitants des immeubles concernés. Les jeunes hommes étaient souvent synonymes de bruit, de rassemblements illicites, l’appartement risquait d’être vandalisé... « Il y a encore dix ans, c’était difficile de trouver une colocation », avoue Maeva qui pratique toujours à 28 ans. Fort heureusement, l’expérience a prouvé le contraire et le boom immobilier ainsi que la crise économique ont créé des besoins différents en termes d’habitation. Au final, tout le monde s’y retrouve, propriétaires, pour qui une colocation partagée est une garantie plus sûre de paiement, et locataires qui, pour diverses raisons, y voient leur avantage.