Artistes, peintres, chanteurs ou simples Montmartrois en quête d’authenticité se retrouvent le soir depuis cinq décennies dans ce petit rade comme figé dans le temps.
« Aux Abbesses, ils ont tout cassé. C’est de plus en plus cher, sans caractère. Ici il y a une âme et si on cherche un endroit tranquille c’est ici », dit Ammad. Depuis qu’il a repris le café qui porte le nom de sa famille, dans les années 1980, ce vieux kabyle rigolard observe avec intérêt la faune composite qui se presse chez lui tous les jours entre 17 heures et 2 heures du matin. « Ici il y a de tout. Quand les gens s’emmerdent chez eux, ils viennent passer le temps chez nous », explique un brin philosophe l’ancien ajusteur outilleur dont la famille est originaire d’Azazga, une localité de Grande Kabylie (Algérie).
Sa clientèle se compose de jeunes gens désargentés séduits par les prix modérés des consommations, et d’habitants du troisième, voire du (...)
Photo : Christian Adnin