Journal d’informations locales

Le 18e du mois

Abonnement

FacebookTwitter

juillet-aout 2019 / Culture

Une balade dans l’univers des boîtes à musique

par Monique Loubeski

Des plus primitifs, datant du milieu du XIXe siècle, jusqu’aux dispositifs récents, le Phonomuseum présente une importante collection d’appareils à enregistrer le son.

A l’heure où la musique s’affranchit des supports matériels, le musée témoigne de l’incroyable créativité technique et esthétique des inventeurs et des industriels d’autrefois.
Jalal Aro, fondateur et conservateur du Phonomuseum, visite, à la fin des années 80 une exposition de vieux phonos. Captivé, il en achète un... qui se révèlera être une reproduction. Nullement découragé, il commence une collection riche aujourd’hui de plusieurs centaines de pièces.
Il ouvre d’abord la Phonogalerie, un espace dédié à la réparation et à la vente de gramophones et autres « machines parlantes ». Les gens de cinéma viennent s’y fournir en acces- soires. Les trouvailles de Jalal Aro apparaissent dans de nombreux films : La Môme, Midnight in Paris, Marguerite, Dalida, entre autres. Et bientôt le Dreyfus de Roman Polanski. Des curieux passent aussi la porte de l’atelier. Jalal et son épouse Charlotte aiment partager leurs trésors.
Lorsque le local mitoyen, occupé jusque-là par des bureaux d’EDF, se libère, naît le Phonomuseum : 250 appareils, tous en état de marche, des affiches, des photos. Il y a là des machines à cylindres, d’imposants phonographes à double pavillon destinés aux dancings et aux fêtes foraines, d’autres camouflés en pagode, en automobile ou en chalet suisse ! D’imposants meubles pour salons bourgeois trônent au milieu d’engins plus modestes. Dont certains destinés aux enfants (avec disques en chocolat). Comme le chien d’Edison, représenté ici par une statue géante, le visiteur peut écouter chaque appareil.

Des évènements musicaux

Situé entre les marchands d’instruments de Pigalle et les salles de concert du boulevard Rochechouart, le musée attire les musiciens qui, au sortir d’une répétition, adorent faire un tour au Phonomuseum et s’extasier devant les merveilles du lieu. Certains voisins célèbres, comme Yarol Poupaud, sou- tiennent activement cet endroit unique à Paris. Jean-Jacques Debout aime s’y produire. Chaque année, une dizaine d’événements musicaux y sont organisés (récemment un concert-hommage à Mouloudji). Le musée s’associe aussi à certaines manifestations hors les murs comme Harlem à Montmartre (voir encadré).

Les visites sont assurées par des bénévoles passionnés qui ont à cœur de faire vivre un patrimoine universel. Tous les publics ressortiront enchantés de cette balade sonore.

Photo : Hilel Winograd

Dans le même numéro (juillet-aout 2019)

  • Le dossier du mois

    Foot au féminin : Malorie dégomme les préjugés

    Noël Bouttier
    Même à l’heure du Mondial, jouer au foot pour une fille n’est pas évident. Des femmes telles Malorie tapent dans un ballon et combattent les discriminations au quotidien.
  • La Chapelle

    De l’eau de source pour tous

    Emmanuelle Paradis
    En cette matinée ensoleillée, les gens se succèdent autour de la fontaine du square de la Madone. De tous âges, de toutes situations sociales, de toutes origines, seul ou en famille, ils viennent à pied, à vélo, en trottinette, en bus, en voiture, munis de bouteilles ou de bidons pour prendre de l'eau. Qu'a-t-elle de si spécial ?
  • La vie du 18e

    [Grands Travaux] La métamorphose de la Gare du Nord

    Frédéric Constans
    C’est un nouveau chantier qui va s’ouvrir pour moderniser la gare. L’objectif est de profiter des Jeux Olympiques de 2024 pour afficher son essence internationale et européenne.
  • Histoire

    Ce que raconte le nom des rues

    Danielle Fournier
    À leur manière, les centaines de noms de rues et places évoquent l’histoire de notre arrondissement : anciens villages, vieux métiers, religion...
  • La Goutte d’Or

    Premiers « rendez-vous de la Charbonnière » !

    Sophie Roux
    Le 7 juillet, la compagnie Gaby sourire investit de nouveau le bas de la rue où elle est installée, entre les rues de Chartres et Caplat.