Quand Jules Ouaki ouvre une boutique de 50 m2 à Barbès, il souhaite lui donner le nom de Tita, le surnom de sa mère. Mais la marque a déjà été déposée par une commerçante du quartier qui menace de lui faire un procès.
Alors, comme les lettres géantes du magasin sont prêtes, il intervertit les deux syllabes. Ce sera Tati. Un nom qui va résonner dans le monde entier pendant un demi-siècle.
Aîné d’une famille juive de huit enfants, installée à la Goulette, quartier populaire de Tunis, le futur Jules Ouaki naît en 1915. En 1930, il acquiert la nationalité française. Devenu sellier, il est brièvement mobilisé en 1940, mais, en raison des lois antijuives de l’État français, il rejoint les Forces navales françaises libres à Beyrouth, en mai 1943. À la Libération, il se lance dans l’import-export d’huile au Liban puis arrive à Paris où il abandonne son ancien prénom, Ichia, pour Jules. En 1947, il crée un premier commerce de tissus, Tapitext. Puis il a une idée de génie : (...)
Photo : Thierry Nectoux