Journal d’informations locales

Le 18e du mois

Abonnement

FacebookTwitter

mai 2018 / Histoire

Mai 68 : des prémices à l’épilogue dans le 18e

par Sylvain Garel

L’épicentre de mai 68 ne se trouvait pas dans notre arrondissement. Pourtant, des évènements précurseurs s’y sont déroulés et c’est là que tout s’est achevé…

La mèche allumée au début de l’année à la nouvelle université de Nanterre provoqua une explosion largement inattendue début mai au Quartier latin. Notre arrondissement n’ayant alors ni université, ni lycée, le mouvement étudiant ne pouvait guère s’y épanouir. Pourtant certains établissements secondaires proches comme les lycées Condorcet et Jacques Decour connurent une vraie mobilisation ; tous deux, situés dans le 9e arrondissement, accueillant nombre de lycéens du 18e. À Condorcet, quelques mois auparavant, était apparu le slogan « Non aux lycées casernes » à la suite des sanctions du proviseur contre deux élèves aux cheveux jugés trop longs. L’un des « agitateurs » est Romain Goupil, habitant de toujours de la Cité Montmartre aux artistes. Son exclusion du lycée en janvier 68, pour avoir organisé une grève et les protestations qui s’en suivirent, est à l’origine de la création des Comités d’action lycéens (CAL) qui jouèrent un rôle non négligeable durant les événements de mai.

Des engagements violents

L’un des principaux animateurs des CAL, Michel Recanati, est un grand copain de Goupil. En 1968, il est en terminale à Jacques Decour. Goupil et Recanati rejoignent la Jeunesse communiste révolutionnaire (l’organisation trotskiste deviendra la Ligue Communiste après la dissolution de la JCR en juin 68). Ils sont de toutes les manifestations. Jusqu’en 1973 lorsque Recanati, devenu responsable de l’imposant service d’ordre de la Ligue, est emprisonné, après que son organisation se soit affrontée aux militants d’Ordre nouveau, mouvement d’extrême droite, causant de nombreux blessés parmi… les forces de l’ordre. Recanati se suicidera en 1978, comme plusieurs militants de cette époque qui n’avaient pu faire le deuil de leurs idéaux révolutionnaires. Cette tragique histoire est d’ailleurs le fil rouge du premier et formidable long métrage de Romain Goupil, Mourir à 30 ans, l’un des meilleurs témoignages sur 68 et la décennie qui a suivi. (Lire la suite dans le numéro de mai 2018)


Dans le même numéro (mai 2018)

  • Le dossier du mois

    Top des brunchs bons et pas chers

    Céline Tanguy, Florianne Finet, Mathieu Le Floch, Stéphane Bardinet, Sylvie Chatelin
    Qui dit mode dit souvent prix un peu fous pour un contenu médiocre. Pour vous permettre de profiter de celle des brunchs sans vous ruiner, Le 18e du mois a testé une sélection de restaurants qui proposent des formules de qualité à moins de 20 €.
  • Grandes carrières

    Des vêtements beaux et pratiques à Bretonneau

    Maryse Le Bras
    À l’hôpital Bretonneau, une équipe de bénévoles invente de beaux vêtements pratiques pour les personnes âgées. « Je veux avant tout rendre leur (...)
  • La vie du 18e

    Goutte d’or - La Chapelle : histoire d’une colère

    Annie Katz, Marie-Odile Fargier, Sophie Roux
    La goutte d’eau qui a fait déborder le vase ? Pour le libraire Jacques Desse, initiateur de la pétition signée à ce jour par 250 commerçants de la (...)
  • Clignancourt

    Des étudiants bloquent la Sorbonne du 18e

    Anne Thiriet
    Le pôle universitaire de Clignancourt est devenu à Paris un des moteurs de la lutte contre la loi qui réforme l’accès à l’université. « Mardi, l’AG (...)
  • La Chapelle

    Nouvelle saison pour l’Aérosol et La Station

    Véronique Vidalou
    Après quelques mois d’hibernation, l’Aérosol tourne à nouveau à plein régime. La formule tout-public qui enrôlait les foules en 2017 revient, avec son (...)
  • Chronique

    Réflexions d’une militante du social

    Daniel Conrod
    Premier mai, Fête du travail, l’occasion était trop belle pour ne pas enfoncer le clou d’une manière ou d’une autre, avant que tous, nous finissions (...)
  • Les Gens

    Anarcho-syndicaliste à la ville

    Christian Adnin
    Étienne Deschamps, juriste, a consacré sa vie à venir en aide aux bernés du salariat, tant au niveau local que national. Au moment où l’on célèbre (...)