Contre vents et marées, l’ancien lavoir de Gervaise devenu théâtre, tient le cap. Trente années d’écueils et d’embûches traversées grâce à des utopistes visionnaires soutenus par la mobilisation sans faille de tout un quartier.
« C’était un immense hangar, à plafond plat, à poutres apparentes, monté sur des piliers de fonte, fermé par de larges fenêtres claires. Un plein jour blafard passait librement dans la buée chaude suspendue comme un brouillard laiteux. » C’est ainsi qu’Émile Zola décrivait le Lavoir moderne parisien dans L’Assommoir (1877), implanté au cœur de la Goutte d’Or, au 35 rue Léon. Construit vers 1850, le lavoir fonctionnait de manière traditionnelle : le linge était lavé au rez-de-chaussée et séché à l’étage. Jusqu’au début du XXe siècle, le travail était entièrement manuel.
L’installation d’un monte-charge électrique a permis alors d’améliorer la productivité et d’épargner bien des douleurs aux blanchisseuses. Aujourd’hui encore, cette (...)
Photo : Thierry Nectoux