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juillet 2015 / Culture

Images à charges, la photographie au prétoire

par Florence Buttay

Pour fêter ses cinq ans, le Bal propose une plongée dans les tragédies du réel, grâce à onze séries d’images saisissantes utilisées comme preuves d’actes criminels ou de violences. Mais la vérité est-elle toujours scientifique ?

Le Bal, lieu dédié à l’image-document, consacre cette exposition au « pouvoir d’attestation de l’image », devenue « un instrument de conviction essentiel au service de la justice ». Il s’agit d’images-preuves, prises et montrées pour trouver et dénoncer des coupables ou pour défendre des victimes : des photographies sans artistes donc, ou plutôt dont les auteurs prétendent s’effacer pour mieux faire autorité. Les scènes de crimes photographiées par Alphonse Bertillon, au début du XXe siècle, dans leur « encadrement perspectomètre » ont pour ambition de « produire directement, sans autre instrument que l’objectif », une vue de toutes les preuves nécessaires au juge pour confondre le coupable (corps, lieux, objets). Ce fantasme de l’enregistrement « pur », objectif du réel, rapproche la photographie de la relique, et l’exposition s’ouvre très justement sur les premières photographies du suaire de Turin, image-preuve, image-trace, ou se voulant telle, du corps du Christ. Mais comme le suaire est une production de preuve datant du XIIIe siècle, la photographie, comme le soulignait un juge américain dès la fin du XIXe siècle, «  pas plus qu’un tableau ou une déposition écrite ne dit nécessairement la vérité. Comme la plupart des preuves, les photographies ne sont que des signes. »...(Lire la suite dans le numéro de juillet 2015)


Photo : © DR

Dans le même numéro (juillet 2015)