Personne ne peut s’imaginer aujourd’hui les rues parisiennes plongées totalement dans le noir. Pourtant, jusqu’au milieu du XVIIe siècle, le couvre-feu était instauré. Délicat et dangereux de sortir ! Seuls ceux qui faisaient partie du guet, passée une certaine heure, parcouraient les rues à la lueur des flambeaux. Ensuite, le gaz puis l’électricité ont révolutionné les nuits de Paris.
Au Moyen Age, avec la nuit, venait la peur des crimes, des vols, des mauvaises rencontres. Première initiative, en 1318, Philippe V le Long fait placer une chandelle dans une lanterne de bois garnie de vessie de porc à la porte du tribunal du Châtelet « afin de déjouer les entreprises des malfaiteurs ». On connaît l’expression prendre des vessies pour des lanternes ! Il existait deux autres éclairages à la tour de Nesle et au cimetière des Innocents. Mieux valait rester chez soi.
On demanda ensuite à chaque propriétaire de mettre, de neuf heures du soir à minuit, des « flambeaux ardents » – une lanterne allumée d’une chandelle – sur une des fenêtres du premier étage, « dans la crainte des mauvais garçons qui courent la nuit par cette ville ». Il est vrai qu’une (...)
Photo : Thierry Nectoux