La biguine, un style musical ainsi qu’une danse des Antilles, et plus largement une sensibilité à la période de l’esclavage, sont à la source de l’inspiration picturale de Mické Charropin. Un piano joue au troisième étage, on n’hésite pas à monter et Montmartre est une fête.
Cela fait bientôt cinquante ans que Michelle Charropin, Mické pour les intimes, s’est installée sur la place du Tertre. Des femmes peintres, sur la place, il n’y en a pas tant que cela. Mais Mické y a fait son trou , avec son franc-parler émaillé d’expressions latinos et son caractère bien trempé.
Née à Bordeaux d’une mère d’origine antillaise, une békée (blanche créole), dont le père était l’héritier des rhums Chauvet, Mické a grandi dans la musique : « Ma mère m’a toujours bercée avec les sons des Antilles », dit-elle en désignant le violon accroché au-dessus du piano de son petit appartement montmartrois. « C’était la biguine, l’afro-cubain qu’on appelait à l’époque la musique des Caraïbes. » On la met au piano alors qu’elle voulait (...)
Photo : Dominique Dugay