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juillet-août 2018 / Les Gens

Un monde... Meyer !

par Sophie Roux

Florence et Michel habitent La Chapelle depuis 1987, cumulant plus de 30 ans d’engagements et de solidarités de quartier

« Je finis juste de signer une pétition de la CIMADE : Faisons respecter le droit d’asile ». C’est ainsi que Michel Meyer nous accueille dans l’appartement familial de la rue Jean Cottin. Il y a quelques jours à peine, à deux pas d’ici, le préfet de Paris ordonnait l’évacuation de plusieurs centaines de migrants sur le campement du Millénaire. « Ça nous désole de voir comment on les laisse traîner, puis on les évacue du jour au lendemain sans leur proposer de solutions. Les conventions internationales ne sont pas appliquées. »

Il y a deux ans, préoccupés par la situation des réfugiés dans leur quartier, Florence et Michel ont contacté une association. Bien vite, ils ont accueilli chez eux des mineurs afghans. Comme une évidence : « Nos enfants étaient partis de la maison et nous avions deux chambres libres », dit Florence, pragmatique. Michel complète : « Nous avons été sensibilisés à la situation des jeunes, et il nous a paru important qu’ils prennent des cours de français. C’est comme ça que nous avons découvert le Bureau d’aide aux migrants (BAAM) de la Goutte d’Or. » Pour être sûrs qu’ils suivent bien les cours, Michel les accompagnait. C’est ainsi qu’un jour il a remplacé un prof absent au pied levé. Ça lui a plu, il a suivi une formation et il donne aujourd’hui quatre à cinq cours de deux heures par semaine. « Sans compter la préparation et le compte-rendu après, pour que les autres profs sachent ce que tu as fait ! », ajoute Florence. On pourrait les laisser parler tous les deux, dans un dialogue ininterrompu et passionné, entre interlocuteurs attentionnés.

Avant La Chapelle

Florence et Michel ont des parcours professionnels aussi originaux et atypiques que leur quotidien d’habitants à 100 % investis dans leur quartier. Après une enfance au pays du Roquefort, en Aveyron, des études de lettres, un CAPES et trois ans comme prof dans le Nord, Florence choisit de passer un CAP d’ébénisterie. Une place se libère dans un lycée à Paris, elle réussit en un an. Passés les épisodes désagréables de recherche d’un travail dans un métier où les femmes ne sont pas toujours bien accueillies, elle travaille « dans un atelier d’art réputé » sept ans durant. Avant de se mettre à son compte rue des Trois Frères, en 1982. (Lire la suite dans le numéro de juillet-août 2018)

Photo : Brigitte Postec

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