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février 2019 / Grandes carrières

Bretonneau : soins attentifs pour la fin de vie

par Danielle Fournier

Ici, non seulement les soins mais tout l’environnement, sont pensés pour soulager les souffrances des patients en soins palliatifs et leurs proches.

Marie-Frédérique vient d’accompagner un ami hospitalisé dans l’unité de soins palliatifs de l’hôpital Bretonneau. Il est atteint d’un cancer, comme 80 % des patients accueillis dans ce service. Ce qui la frappe, « c’est le calme et la douceur de l’endroit et des gens ».
Cette unité, la plus importante dans cette spécialité de l’AP-HP de Paris intra-muros avec 20 lits, offre un temps de répit aux aidants et un soulagement de la douleur aux malades. On y accueille chaque année environ 500 patients de tous âges, atteints de cancers et de pathologies neuro dégénératives. L’idée est de prendre en charge leur douleur aussi bien physique que psychique. De répondre aux besoins de leur entourage aussi.

Pas d’acharnement thérapeutique, « même si c’est parfois difficile à comprendre, par exemple dans la relation à la nourriture : on ne force pas », explique Jean-Pierre, un infirmier depuis peu dans le service. Il parle de « travail harmonieux et de prise en charge horizontale : ici on ne regarde pas sans arrêt l’heure et on ne fait pas une course contre la montre. On a un bon cadre pour tra- vailler, c’est bon pour les soi- gnants et c’est bon pour le moral des patients ». Des exemples ? « On ne réveille pas les patients, on les laisse se réveiller. On apporte les médicaments à chacun, sans se balader avec des gros chariots. Bienveillant ne veut pas dire triste, au contraire ! C’est une prise en charge qui prend le temps d’expliquer, de dire ce que le patient ou la famille peuvent comprendre. »
Laurent, un infirmier qui a fait le choix de venir travailler ici reconnaît que, « au début c’est difficile de lâcher prise sur les soins mais ça génère une émotion particulière d’être avec un patient en fin de vie. On fait des transferts et cela rend le métier poignant ». Il apprécie « d’avoir le temps d’être auprès des patients et de l’entourage dans cette médecine basée sur le confort de la personne ». Avoir le temps, c’est ce qui revient souvent dans les différentes discussions pour, tout simplement, « donner du sens à la vie ». (Lire la suite dans le numéro de janvier 2019)

Photos : Thierry Nectoux

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